Voir grand, aller loin
Centre historique des Soeurs du Bon-Conseil.
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Voir grand, aller loin

L’éloignement n’est pas un signe d’isolement. C’est le point de départ vers de nouveaux horizons et le point d’arrivée pour qui vient jusqu’à nous. Comme l’eau de la rivière Saguenay se rend un jour jusqu’à la mer, notre talent se déverse dans le monde.

Depuis le début de notre histoire, notre curiosité se nourrit de celle des autres. L’inspiration n’a pas de limites; les frontières n’en sont pas. Qui aurait dit que la Compagnie de pulpe de Chicoutimi, à peine créée, allait obtenir une médaille d’or à l’Exposition universelle de Paris en 1900? Qui aurait cru que les Sœurs de Notre-Dame du Bon-Conseil ouvriraient des missions éducatives en Afrique? Qui aurait osé prédire qu’une route carrossable traverserait enfin les montagnes des Laurentides?

Oser. Semer et essaimer. La planète est petite quand on voit grand.

J.-E.-A. Dubuc : ambassadeur

Présenté par: La Pulperie de Chicoutimi, musée régional

Grand coffre brun-rouge entièrement sculpté. Une serrure en métal. Devant, des scènes de chantier : des hommes autour d’une table, un homme attisant le feu, un autre fumant la pipe, un chien. Sur le côté : un homme jouant de l’harmonica. En bas, au centre, des armoiries de la province.
Coffre commémoratif, 1918. Bois (chêne). La Pulperie de Chicoutimi / Musée régional, 1991-0207.1-3. Photo : Paul Cimon.

Au détour du XXe siècle, le « Royaume du Saguenay » dispose d’un ambassadeur : Julien-Édouard-Alfred Dubuc. Homme d’affaires avisé au carnet d’adresses bien rempli, le directeur-gérant de la Compagnie de pulpe de Chicoutimi fait rayonner sa région et l’entrepreneuriat canadien-français partout où il se présente.

Pour le développement de son entreprise, il préfère le contact direct, ce qui l’amène souvent à Québec, Ottawa ou New York. À Rome, il est reçu en audience par le pape Pie X, qui l’avait élevé, en 1904, au titre de Chevalier de l’ordre de Saint-Grégoire en reconnaissance de son engagement philanthropique. À plusieurs reprises, on peut l’apercevoir avec son épouse, Anne-Marie Palardy, sur un paquebot voguant vers l’Angleterre ou la France. Aux États-Unis, il assiste à des banquets offerts en son honneur. Reconnu pour ses succès, on l’invite à prononcer des conférences. Souvent en déplacement, il ne s’éloigne cependant jamais de sa communauté. Il la représentera pendant 20 ans comme député à Ottawa.

Avantages naturels J.-E.-A. Dubuc : un roi en son royaume Une histoire en trois dimensions

Au Saguenay sur le Tadoussac

Présenté par: Musée du Fjord

Pour faire découvrir un « royaume » à de riches touristes, il ne fallait rien de moins que des palais flottants. « Bienvenue à bord du Tadoussac! »

Mis à l’eau en 1928, ce n’est pas le premier ni le dernier paquebot à proposer l’exploration du fjord et de ses mystères, mais, pour l’époque, c’est sans aucun doute le plus luxueux. Sa longue coque blanche annonce ses couleurs. Tout sera immaculé et raffiné. Le personnel traitera les passagers aux petits oignons. Les repas seront dignes des plus grandes tables. Le soir, on dansera au son d’un orchestre et on admirera les feux d’artifice. C’est ce que promettent les brochures publicitaires rédigées par des auteurs de renom et illustrées par des dessinateurs de talent.

Un pays de rivières
Maquette du bateau Tadoussac. Proue effilée; poupe arrondie. Coque rouge et noir. Murs des étages supérieurs blancs avec touches de rouge. Deux coursives sur toute la longueur, avec des hublots carrés. Sur la troisième coursive, quatre embarcations de sauvetage. Sur le toit, deux grandes cheminées peintes en rouge, blanc et noir.
Jacques Grenier, Navire Tadoussac (maquette), 1992-1993. Bois, métal, verre. Musée du Fjord, 1998.309. Photo : Paul Cimon.

Il fallait du courage…

Présenté par: Centre historique des Sœurs du Bon-Conseil

Un dessin au pastel encadré. Le paquebot Montrose fend les vagues. Coque inférieure noire; coque supérieure blanche et percée de hublots. Deux grandes cheminées crachent de la fumée noire dans un ciel bleu-gris. Des hommes grimpent à deux mâts dépourvus de voiles.
Soeur Rosalie Tremblay (Sainte-Rita), Bateau Le Montrose, 1938. Pastel sur papier, Centre historique des Soeurs du Bon-Conseil, 2003.714. Photo : Paul Cimon.

Il fallait du courage, et elles en avaient. En octobre 1937, quatre religieuses des Sœurs de Notre-Dame du Bon-Conseil disent au revoir aux membres de leur communauté. Elles partent fonder une première mission en Afrique. Dans leurs bagages, une foi inébranlable, une détermination à toute épreuve et, comme toujours, le désir de servir.

Le voyage est long : de Québec au Havre, en France, à bord du Montrose, puis de Marseille au Kenya et jusqu’à Nyamitanga, en Ouganda, premier grain d’un chapelet de missions que la congrégation ouvrira au fil des décennies. Sur place, tout est nouveau : la langue, qu’elles ont dû apprendre, la culture du pays et cette chaleur, qui les fait parfois s’ennuyer des hivers du Saguenay. Pionnières, les quatre sœurs, que d’autres viendront rejoindre, construisent, travaillent auprès des pauvres et des malades, recrutent des élèves, forment de jeunes aspirantes à la vie religieuse, enseignent. Chicoutimi est loin, mais le dévouement ne connaît pas de frontières.

Le costume de la foi Contre vents et marées Françoise Simard : une vocation tardive De l’appel à la pelle À l’école de l’enseignement

Venus pour apprendre

Présenté par: Musée de la défense aérienne

Seconde Guerre mondiale. L’issue de la bataille se jouera sur terre, mais aussi dans les airs. Il faut rapidement former des pilotes de chasse, et la base militaire de Bagotville jouera un rôle majeur dans la mise en œuvre du Programme d’entraînement aérien du Commonwealth britannique.

Ils viendront de partout au Canada, de la Grande-Bretagne, de l’Australie et de la Nouvelle-Zélande pour suivre un enseignement intensif couvrant le vol en formation, le combat aérien et le tir sur cibles fixes ou mobiles. La base disposant de simulateurs de vol, ils pourront parfaire leur apprentissage en toute sécurité. Montés sur un dispositif électropneumatique, ces appareils peuvent reproduire tous les mouvements d’un avion. Isolé dans sa cabine dotée d’un jeu complet d’instruments, le pilote reçoit ses instructions d’un opérateur qui peut ainsi évaluer ses habiletés sous diverses conditions. Après leur passage au Saguenay, ces militaires venus d’ailleurs gagneront le théâtre des opérations, où la guerre est loin d’être une simulation.

Effort de guerre Faire corps Avoir chaud! Des oiseaux de métal
Un mannequin en veston gris orné d’un écusson de l’Aviation royale canadienne dans une réplique d’un poste de pilotage en métal bleu surmonté d’un toit blanc et terminé par un aileron blanc. Le simulateur est placé sur un dispositif électropneumatique noir permettant de reproduire des situations de vols réels.
Simulateur de vol. Aéroport de Mont-Joly. Photo : Paul Cimon.

Patience! Le chemin est en route!

Présenté par: Société historique du Saguenay

Un film documentaire muet de 7 min 27 s sur la construction de la « route du Parc ». En noir et blanc : paysages, montagnes, défrichage, hommes au travail, machinerie lourde et fabrication de ponts en ciment.
Construction du boulevard Talbot, route du parc des Laurentides. Film, noir et blanc, muet, 7 minutes 27 secondes. Société historique du Saguenay, Fonds François-Joseph Fortin, P0317, S01, D34. Photo : SHS-P002-S07-SS1-P11154-2.

En juin 1948, l’honorable Antonio Talbot, ministre de la Voirie, annonce que la nouvelle route Chicoutimi-Québec sera ouverte à la circulation au début de l’automne. Même les orignaux n’y croyaient plus!

Dès le milieu du XIXe siècle, une évidence s’imposait : si l’on ne voulait pas rater le train du développement, il fallait disposer d’un lien direct entre le Saguenay et le reste de la province. En 1865, un premier chemin de terre relie Québec et Saint-Jérôme, au Lac-Saint-Jean. En 1882, un embranchement mène à Chicoutimi. Dans les années 1930 naît le projet d’une route carrossable, mais il faudra attendre une décennie avant que ne s’amorcent les travaux. Le défi est colossal. Des centaines d’hommes sont à l’œuvre. Le chantier est laborieux; la quantité de matériaux, énorme. Le 30 septembre 1951, le premier ministre Maurice Duplessis inaugure enfin la « route du Parc ». L’histoire ne dit pas si les orignaux furent invités à la cérémonie…

Film_muet.mp4

Un foyer en héritage

Des oiseaux de métal

Présenté par: Musée de la défense aérienne

Avez-vous déjà rêvé de parcourir la distance entre Bagotville et Montréal en moins de 20 minutes? Auriez-vous les nerfs assez solides pour piloter un appareil volant à près de 2 000 km/h?

Depuis 1985, les CF-18 Hornet percent le ciel du Saguenay à la vitesse de l’éclair, tantôt lors de manœuvres d’entraînement; tantôt pour des répétitions en vue d’un spectacle de voltige aérienne. Conçus pour la poursuite en vol et les attaques au sol, ce sont des oiseaux chasseurs puissants, polyvalents et fiables, prêts au décollage dès qu’une alerte est déclenchée. Leurs pilotes aguerris contribuent à la défense de l’Amérique du Nord dans le cadre du NORAD. Au besoin, ils participent au maintien de la sécurité internationale lors d’opérations de l’OTAN, comme ce fut le cas au Kosovo et en Libye. Alors, auriez-vous les nerfs assez solides?

Effort de guerre Faire corps Avoir chaud! Venus pour apprendre
Un avion de chasse CF-18 Hornet photographié de côté, au sol. Nez effilé, cabine de pilotage transparente, train d’atterrissage déployé. Une série de trois bombes placées sous l’aile. Sur le dessus du fuselage arrière : deux stabilisateurs verticaux. Sur le côté : un stabilisateur horizontal. Longueur : 19,07 m; envergure : 12,31 m.
CF-18 Hornet du 425e Escadron Alouette de Bagotville. Aviation royale canadienne. Photo : Paul Cimon.