Employés de la Compagnie de pulpe de Chicoutimi. Collection : La Pulperie de Chicoutimi / Musée régional, 1998-0798.
Employés de la Compagnie de pulpe de Chicoutimi. Collection : La Pulperie de Chicoutimi / Musée régional, 1998-0798.
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Tissés serré

En pays de colonisation, et bien après la coupe du premier arbre, tout le monde s'attelle à la tâche. Les ressources sont rares; on se débrouille, on partage, on invente. On a le cœur à l’ouvrage et le cœur sur la main. La parenté absente, l’éloignement nous rapproche. Le voisin s’invite à la veillée, et on entre dans la danse au son du violon. Et lorsque la nature se déchaîne, que le sol glisse sous nos pieds, comme à Saint-Jean-Vianney en 1971, ou que l’eau nous inonde, comme au Déluge de 1996, la chaîne de notre solidarité ne rompt pas. La trame de nos liens est solide. L’étoffe dont nous sommes faits ne s’effiloche pas; elle se resserre. Les épreuves nous soudent.

Faire corps

Présenté par: Musée de la défense aérienne

Un drapeau gris bordé de fleurs brodées. Au centre, de couleur rouge, le profil de la tête d’un tigre à dents de sabre, cerclé de feuilles d’érable. Au-dessus, une couronne royale; en dessous, une devise. Autour, le nom de faits d’armes de l’Escadron durant la Seconde Guerre mondiale.
Drapeau du 439e Escadron Tigre. Musée de la Défense aérienne, 2009.0139. Photo : Paul Cimon.

À bord d’hélicoptères CH-146 Griffon, le 439e Escadron Tigre intervient lors d’incidents touchant des équipages ou des appareils de la 3e Escadre de Bagotville. Il participe aussi à des opérations de recherche et de sauvetage de personnes perdues en forêt ou victimes de catastrophes naturelles, comme lors du Déluge du Saguenay en 1996. Quelles que soient les circonstances, son objectif demeure le même : sauver des vies.

En situation d’urgence, chaque minute compte. Une météo souvent hostile ou la difficulté d’accès au site rendent les manœuvres de secours encore plus délicates, d’où l’importance du travail en équipe. Rigoureusement entraîné, chaque membre du groupe fait corps avec ses camarades dans une combinaison de gestes parfaitement synchronisés et exécutés. De retour à la base, lorsque l’hélicoptère se pose et que l’adrénaline redescend, monte un fort sentiment de fierté : celui de servir sous le drapeau consacré de son escadron, symbole de solidarité au moment et en dehors de chaque mission.

À vol d’oiseau Effort de guerre Avoir chaud! Venus pour apprendre Des oiseaux de métal

Solides et solidaires

Présenté par: Musée du Fjord

Juillet 1996. Depuis le début du mois, il pleut presque chaque jour. Le sol est gorgé d’eau et ne peut en absorber davantage. Le 19, une importante dépression météorologique venue des Grands Lacs s’arrête au-dessus de la réserve faunique des Laurentides, déversant en trois jours autant de pluie qu’en un mois.

Les rivières sortent de leur lit, les lacs et les réservoirs débordent, une digue cède. L’eau déferle à pleins torrents, gruge les berges, emporte des maisons, détruit des ponts, arrache des voies ferrées, isole des communautés, fauche des vies. Le Saguenay−Lac-Saint-Jean connaît la pire catastrophe naturelle de son histoire. L’état d’urgence est déclaré. Rapidement, les secours s’organisent. On ouvre des refuges temporaires pour accueillir les milliers de sinistrés. L’armée et les institutions prêtent main-forte. La Croix-Rouge est à l’œuvre. Toute la communauté se mobilise. Solidaire, elle fait barrage à l’élément destructeur. L’entraide est le socle sur lequel on pourra reconstruire.

Des oiseaux de métal Arthur Villeneuve : une maison dans un musée Au rythme des saisons et du violon
Bas-relief en bois. Scènes du Déluge du Saguenay. En bas, des enfants regardant le ciel. Sur la moitié inférieure : plusieurs personnages, dont un homme étendu au sol et un autre protégeant un enfant. Sur la partie supérieure : des tourbillons, des barrages débordants et des maisons détruites, emportées ou isolées.
Victor Dallaire, La grande vague, 1996-1997. Bas-relief sur bois. Musée du Fjord, 98.433. Photo : Paul Cimon.

Au rythme des saisons et du violon

Présenté par: La Pulperie de Chicoutimi, musée régional

Un violon brun tirant sur le rouge. La baguette de l’archet de même couleur. Certains brins de crin sont détachés.
Violon de Louis « Pitou » Boudreault, 2e moitié du 20e siècle. Bois, métal. La Pulperie de Chicoutimi / Musée régional, 2005-0002.1-2. Photo : Paul Cimon.

Pendant longtemps, la vie sociale est limitée. Été comme hiver, tout est à faire. Et il faut le faire. De temps à autre, pour briser la routine, on organise une veillée. On accueille qui se présente et on se laisse entraîner dans la danse. Le poids du lourd labeur s’allège; le bonheur est au bout d’un archet.

Le violoneux donne le ton à la soirée. Louis « Pitou » Boudreault est de ceux-là. Il naît en 1905 à Chicoutimi, dans un foyer où résonne la musique traditionnelle. Il suit les traces de son père et de l’un de ses oncles, perfectionne son art en observant le jeu de violoneux qu’il admire, s’ouvre au folklore d’autres régions. Dans les années 1970, il contribue au regain d’intérêt pour le patrimoine musical du Québec, qu’il n’a jamais cessé d’enrichir. Puis il se fait luthier, fabricant de violons sur lesquels jouera une relève qu’il aura inspirée.

Solides et solidaires Arthur Villeneuve : une maison dans un musée