Société historique du Saguenay. F0270-S1-P00445-1.
Société historique du Saguenay. F0270-S1-P00445-1.
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Notre appartenance, une fierté!

Nous sommes taillés dans le roc d’un fjord et nos eaux sont profondes. Nos hivers sont blancs, nos étés, verts, et la nature est notre seconde nature. Nous sommes d’actions et d’émotions. Nous parlons le français et le colorons de notre accent chantant et de nos expressions. Nous nous amusons, nous faisons simple. Nous semons notre talent aux quatre coins du monde. Du cœur de notre « royaume », nous ouvrons des ambassades. Qui nous quitte souvent revient. Qui n’est jamais venu est bienvenu.

Nous voyons grand et loin. L’humilité ne fait pas partie de notre vocabulaire. Nous exagérons nos qualités, mais toujours en souriant. Parfois, notre clocher nous semble plus haut que celui du voisin, mais ce n’est pas une raison pour se faire la guerre. Nous hissons fièrement le drapeau de notre histoire. Nous respectons l’héritage de nos ancêtres. Nous conservons les traces de leur labeur et nous exposons les objets de notre patrimoine. Nous conjuguons le passé au présent et le présent au futur. Nous sommes ce que nous sommes et ce que nous deviendrons.

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Présenté par: La Pulperie de Chicoutimi, musée régional

Un drapeau rectangulaire tissé au bord droit effiloché. Au centre, une large croix grise bordée d’une ligne rouge dessine quatre rectangles : ceux du haut sont verts; ceux du bas, jaunes.
Mgr Victor Tremblay (concepteur), Drapeau du Saguenay, 1938. Fibre de coton. La Pulperie de Chicoutimi / Musée régional, 1975-0868. Photo : Paul Cimon.

1938. Un siècle déjà que les premiers colons ont foulé le sol de la région. À l’échelle du temps, c’est une courte période, mais quand on est jeune, avoir cent ans, c’est l’occasion de pavoiser. Hélas! Le « Royaume du Saguenay » n’a pas de drapeau, une situation que Mgr Victor Tremblay s’empressera de corriger!

Féru d’art héraldique, historien et pédagogue, il en choisit les couleurs en fonction de leur valeur symbolique et identitaire : le vert feuille des forêts, raison première de notre installation; le jaune doré des moissons mûres, fruit du travail de la terre nourricière; le gris argent de l’industrie et du commerce, éléments moteurs de notre développement et, enfin, le rouge vif, incarnation de la foi et de l’ardeur d’une population forte et vaillante. Le « Royaume » peut enfin pavoiser! Dix ans avant la province de Québec, il possède son drapeau. Étendard de notre fierté, il colorera les célébrations du centenaire.

Un air de fierté Cent ans, ça se fête! Bâtisseur culturel : Mgr Victor Tremblay

Un air de fierté

Présenté par: Société historique du Saguenay

1938. Nous fêtons nos cent ans. Nous sommes un « royaume », nous avons un drapeau. Il nous faut un hymne pour chanter haut et fort notre appartenance, et ce ne sont pas les belles voix qui manquent.

Ce ne serait pas une première. En 1923 déjà, nous entonnions avec ardeur Nous sommes fils de conquérants, éloge enflammé de la foi et du dur labeur d’un peuple ayant pris naissance « où seuls les pins étaient plantés ». Rapidement populaire, ce chant régional s’est éteint peu à peu dans la mémoire collective. En prévision du Centenaire de la colonisation, l’abbé Laurent Tremblay écrit l’Hymne au Saguenay sur une musique empruntée à une chanson d’amour composée en 1873 aux États-Unis (Silver threads among the gold). Il y exalte les splendeurs de la nature d’un pays sauvage dompté par le courage. L’hymne devient la trame sonore des célébrations. Repris en chœur, il donne la note d’un passé à chérir et d’un avenir à construire.

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À gauche, une cassette audio et son boîtier arborant l’image d’une rivière et d’un clocher. Dessous, une partition musicale avec les paroles de l’Hymne au Saguenay. À droite, une liasse de feuilles jaunies et deux coupons de droit d’entrée à un banquet.
Raymond Tremblay (musique) et Laurent Tremblay (paroles), Hymne au Saguenay et au Lac-Saint-Jean. Paroles écrites : Société historique du Saguenay, Collection Société historique de Jonquière, P150, S12, D3, P04. Enregistrement : Chorale Sainte-Cécile de Chicoutimi, 1994-1995, 3 minutes, Société historique du Saguenay, P002, S12, P00077. Photo : Paul Cimon.

Cent ans, ça se fête!

Présenté par: Musée du Fjord

Une robe d’été jaune avec des manches courtes. Au bas, une bande verte suivie d’une bande grise placée entre deux bandes rouges. Par-dessus, une petite veste noire ornée de quatre boutons de couleur.
Robe pour enfants des fêtes du Centenaire de la Colonisation du Saguenay, 1938. Musée du Fjord, don de Thérèse Simard. Photo : Paul Cimon.

1938. Les célébrations du centenaire s’annoncent fabuleuses. Déployée tout au long des beaux jours, la programmation en met plein la vue. Au son des fanfares et des cors de clairon, les échos de la fête se font entendre aux quatre coins du territoire.

Carte maîtresse des commémorations, un pageant historique aux dimensions pharaoniques rassemble plus de 1 000 figurants et un chœur de 400 voix sur une scène extérieure au-dessus de laquelle flotte un immense drapeau du Saguenay. Partout où le regard se pose, le vert, le jaune, le gris et le rouge s’imposent sur des banderoles, des fanions et jusqu’aux robes que portent les femmes et les jeunes filles lors des défilés et des cérémonies. À partir d’un seul patron, Mme Edmond-Louis Maltais, cousine de Mgr Victor Tremblay, a dessiné, pour chacune des 78 paroisses de la région, un modèle de robe unique, agençant d’autant de façons les couleurs saguenéennes.

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Le costume de la foi

Présenté par: Centre historique des Sœurs du Bon-Conseil

Un costume est un signe d’appartenance cousu de symboles. À l’intérieur d’un groupe, il rassemble; à l’extérieur, il distingue.

Celui des Sœurs de Notre-Dame du Bon-Conseil de Chicoutimi est créé par leur fondatrice, Françoise Simard, en 1894. Taillé dans le droit fil de la foi, il est à l’image des valeurs qui l’animent et qu’elle désire partager avec ses compagnes : l’amour de la Vierge Marie, la lutte contre le démon, la modestie et, la pudeur. De la tunique au manteau, de la coiffe à la guimpe, chaque étoffe, chaque accessoire devient message. Communautés actives dans leur milieu, les congrégations religieuses portent leurs habits comme on porte une mission. Elles prient pour les âmes, soignent les corps, éduquent les esprits. En 1962, les Sœurs du Bon-Conseil rangent leur costume traditionnel. Leur apparence change, mais leur engagement demeure, car c’est le même cœur qui bat et donne sens à leur œuvre.

Contre vents et marées Françoise Simard : une vocation tardive De l’appel à la pelle À l’école de l’enseignement Il fallait du courage…
Sur un mannequin, une robe noire descendant jusqu’au sol. À la taille, côté droit, un cordon-rosaire. Sur la tête, un double voile, noir à l’extérieur, blanc à l’intérieur. Une guimpe blanche encadre le visage et couvre le cou et les épaules. À sa pointe, un crucifix en métal argenté pend.
Costume des sœurs de Notre-Dame du Bon-Conseil, 1894-1962. Guimpe, scapulaire, manchette (2), robe, croix de profession, cordon-rosaire, coiffe. Fibre (laine, lin, synthétique), métal. Centre historique des Soeurs du Bon-Conseil, 2003.455. Photo : Paul Cimon.

Une chapelle en son milieu

Présenté par: Centre d’histoire Arvida

Soir d’hiver. Une chapelle vue de côté. Son toit à double versant est surmonté d’un clocher. Les murs sont blancs, les portes, rouges. Les fenêtres sont à arc brisé. Sur la façade, une très grande fenêtre au-dessus du porche. Sur le côté, trois séries de trois fenêtres regroupées. Au fond, une annexe latérale possède les mêmes caractéristiques architecturales.
Chapelle St-James-The-Apostle, 1912. Photo : Paul Cimon.

1911. William Price III, président de la Price Brothers and Company, fait construire une usine de pâtes et papiers qu’il entoure d’une ville planifiée que l’on nommera Kénogami. Son personnel-cadre, recruté à l’extérieur de la région, habitera ce que l’on appellera le « quartier des Anglais ».

Un an plus tard, Price cède un terrain sur lequel on érigera un presbytère et un lieu de culte. D’inspiration néogothique et de dimensions modestes, la chapelle Saint-James-the-Apostle devient le noyau autour duquel gravite la petite communauté anglicane nouvellement formée. Loisirs pour les jeunes, ventes de charité et fêtes champêtres nourrissent l’entraide et le sentiment d’appartenance. Après la Seconde Guerre mondiale, la présence anglophone au Saguenay diminue, et la chapelle est désacralisée en 1966. En plus de cinquante ans, on y aura célébré 941 baptêmes, 180 mariages et 242 funérailles, dont celles, en 1924, du fondateur de la ville, devenu entre-temps sir William Price.

Arvida : une ville signée Un foyer en héritage

Arvida : une ville signée

Présenté par: Centre d’histoire Arvida

Dans les années 1920, Arthur Vining Davis, roi de l’aluminium en Amérique, s’intéresse au Saguenay. La production de ce que l’on appelle alors le « métal magique du XXe siècle » demande beaucoup d’énergie et les propriétaires du barrage de L’Isle-Maligne en ont justement à revendre. Il devient leur associé.

Il acquiert 2 400 hectares de terrain entre Jonquière et Chicoutimi pour y implanter une immense usine qu’il entourera d’une ville modèle dont il commande les plans à un célèbre architecte new-yorkais. Ainsi naîtra Arvida, acronyme du nom de son fondateur. Merveille d’urbanisme avec ses maisons familiales aux modèles diversifiés, ses larges artères, ses rues sinueuses, ses parcs et ses bâtiments de prestige, la ville traduit un idéal de perfection dans l’aménagement d’une cité industrielle. Soigneusement préservée, elle aspire aujourd’hui à figurer sur la prestigieuse liste des villes du patrimoine mondial de l’UNESCO, reconnaissance ultime de la volonté d’Arthur Vining Davis de créer une œuvre qui traverse le temps.

Arvida : la construction d’un idéal Une histoire dans une boîte à lunch De l’idée au lingot Un foyer en héritage Effort de guerre
Une réplique de l’enseigne extérieure de 1957. Deux poteaux en aluminium réunis par des losanges en métal soutiennent un panneau bleu à double face formé d’un triangle isocèle horizontal aux coins arrondis. L’inscription suivante est inscrite en blanc : Bienvenue à ARVIDA. Au sommet trône un lingot d’aluminium.
Raymond Dufour (artiste), dessin d'un panneau-réclame Bienvenue à Arvida, 1956, Centre d'histoire Arvida.

Arvida : la construction d’un idéal

Présenté par: Centre d’histoire Arvida

Représentation en 3D d’une maison à toit versant. Devant, une porte centrale, quatre fenêtres (dont deux sont des lucarnes), une galerie et un escalier. Derrière, une porte à droite, deux fenêtres (dont une à l’étage), une galerie et un escalier. Sur les murs de gauche et de droite, quatre fenêtres (dont deux à l’étage).
Maison de type A (numérisation). Centre d’histoire Arvida. Modélisation : Stratéolab.

En fondant Arvida en 1926, Arthur Vining Davis fait plus qu’implanter une usine : il bâtit un milieu de vie. Et il le fait à la vitesse de l’éclair.

Pour attirer la main-d’œuvre et développer son sentiment d’appartenance et de fierté, il lui offre l’accès à un logis unifamilial neuf, abordable et situé près de l’usine et des services, dans des quartiers où cohabiteront travailleurs et contremaîtres. Pour respecter les délais serrés, la production des maisons se fait en série. Les éléments de menuiserie préfabriqués sont acheminés aux chantiers sur des voies ferrées temporaires. La standardisation n’empêche cependant pas la diversité des modèles, chaque maison se distinguant de sa voisine. Dessinés aux États-Unis, les plans seront graduellement adaptés à l’architecture traditionnelle du Québec, du toit à double versant jusqu’à la division des pièces. Le 15 juin 1926, on procède à la première excavation. En 135 jours, 270 logis seront construits. D’autres suivront tout aussi rapidement.

Arvida : une ville signée Une histoire dans une boîte à lunch De l’idée au lingot Effort de guerre Un foyer en héritage